La secrétaire d'Etat aux Aînés a reçu le 2 mars dernier le rapport sur l'autoévaluation des pratiques de bienveillance en Ehpad. Préparé par l'ANESM, ce document analyse les questionnaires rendus par 76 % des 8 000 Ehpad du pays. Le rapport a permis de distinguer des points forts partagés par les différents établissements, mais aussi deux axes d'amélioration nécessaire au développement des pratiques de bientraitance dans les Ehpad. Avec la publication d'une synthèse des résultats de cette enquête, les établissements pourront eux-mêmes se situer et identifier leurs marges de progression.
Les Ehpad évaluent leurs pratiques de bienveillance
La secrétaire d'Etat aux Aînés, Nora Berra, a reçu le 2 mars dernier le rapport d'analyse des questionnaires d'autoévaluation des pratiques de bientraitance en Ehpad (Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Correctement remplis par 76 % des 8 000 établissements du pays, ces questionnaires distribués en mai 2009 avaient pour objectif de permettre un diagnostic de la mise en oeuvre des pratiques professionnelles favorisant la qualité de vie des seniors dans les Ehpad.
Nora Berra a salué à cette occasion "l'implication des établissements [qui] démontre leur volonté d'une plus grande transparence, ainsi que leur capacité à analyser leur fonctionnement interne". L'étude, conduite par l'ANESM (Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements sociaux et médico-sociaux), a relevé des résultats positifs, pouvant cependant encore être améliorés.
Les Ehpad proposent une bonne offre d'accompagnement
Le rapport a mis en évidence plusieurs points forts, montrant que l'offre d'accompagnement en Ehpad s'est renforcée. On constate notamment que 82 % des Ehpad procèdent à une évaluation initiale systématique des besoins de soins des nouveaux résidents. 96 % des établissements ont développé des partenariats pour assurer une continuité des soins. Par ailleurs, 1 Ehpad sur 3 a dédié des unités spécifiques à l'accueil des patients souffrant d'une démence, telle la maladie d'Alzheimer.
L'identification des risques majeurs au sein de la population accueillie (chutes, iatrogénie, dénutrition, déshydratation, escarres, douleur...) fait l'objet de procédures ou protocoles dans 4 Ehpad sur 5. La majorité des Ehpad font état d'une formalisation et de processus de transmission quotidienne des informations relatives aux résidents. Enfin, 3 Ehpad sur 4 déclarent systématiquement recueillir les plaintes et suggestions de leurs résidents et de leur entourage.
Des améliorations encore nécessaires
Afin de développer les pratiques de bientraitance, le rapport de l'ANESM identifie deux axes d'amélioration. D'une part, le processus d'admission et l'élaboration du projet personnalisé doivent être renforcés. En effet, 1 Ehpad sur 3 ne procède pas de manière systématique à une évaluation des risques et des fragilités des résidents accueillis. Les habitudes et centres d'intérêt des nouveaux résidents, leurs attentes et celles de l'entourage ne sont pas recueillis systématiquement par une importante proportion des Ehpad.
La phase d'évaluation initiale se concentre donc surtout autour des besoins en soins et moins sur la définition d'un projet personnalisé pour le résident. L'enquête de l'ANESM montre qu'il est d'autre part nécessaire de développer des pratiques d'évaluation en continu. Près de 2 Ephad sur 3 n'analyse pas systématiquement en équipe les informations recueillies auprès des résidents. Enfin, plus de 8 Ehpad sur 10 ne procèdent pas non plus à l'évaluation, sur le plus long terme, de l'impact de l'expression collective des résidents.