La bientraitance est aujourd'hui une priorité des pouvoirs publics et des professionnels de l'encadrement des personnes âgées, soucieux de préserver la dignité des résidents. Le gouvernement a lancé en 2008 un programme visant à favoriser la bientraitance des personnes âgées accueillies en maisons de retraite. Les établissements ont ainsi adopté des démarches d'évaluation et de formation du personnel.

La bientraitance pour répondre aux besoins des résidents de la maison de retraite
D'après l'ANESM, « la bientraitance est une démarche collective pour identifier l'accompagnement le meilleur possible pour l'usager, dans le respect de ses choix et dans l'adaptation la plus juste à ses besoins. »

Concrètement, la bientraitance en maison de retraite désigne les actions et décisions visant à répondre aux besoins spécifiques des résidents de la maison de retraite :

.    avoir un cadre de vie sécurisant,

.    profiter d'activités enrichissantes,

.    se sentir utile, reconnu et valorisé,

.    progresser, évoluer et grandir,

.    recevoir tendresse et amour,

.    communiquer avec autrui,

.    jouir de sa liberté.

La bientraitance suppose ainsi une adaptation constante à l'individu, par la connaissance de ses attentes et de ses aspirations. La bientraitance consiste à moduler la prise en charge selon la situation spécifique de chacun des résidents de la maison de retraite.
On constate ainsi que la bientraitance n'est pas seulement l'opposé de la maltraitance. Son objectif est plus large : la bientraitance vise à améliorer le bien-être de la personne, mais aussi à promouvoir son autonomie. Elle vise à amener les résidents de la maison de retraite à être acteurs de leur accompagnement. 

Les maisons de retraite optent pour une éthique de bientraitance
Avec la signature des Conventions Tripartites et à la suite de l'opération « Bientraitance des personnes âgées accueillies en établissement » lancée en 2008, les maisons de retraite ont adopté une éthique de bientraitance, qui passe entre autres par l'élaboration d'un projet de vie individuel pour chaque nouveau résident.  

Par ailleurs, l'Anesm a élaboré un questionnaire d'autoévaluation, que doivent remplir chaque année les maisons de retraite. Ce questionnaire comporte, notamment, des questions sur les formations dont  bénéficient les membres du personnel en matière de bientraitance. Le questionnaire de 2009 a donné lieu à une étude, qui a permis de suivre le développement des pratiques de bientraitance dans les maisons de retraite. Celui de 2010 permettra de constater les progrès qui ont été réalisés. 

Le gouvernement a prévu la formation des professionnels de maisons de retraite (infirmiers, aides-soignants, agents de service, paramédicaux ) aux techniques d'accompagnement des résidents. L'Anesm pour sa part a formulé des recommandations de bonnes pratiques professionnelles, tirées d'un ouvrage de Marie-Agnès Manciaux (L'outil de sensibilisation "bientraitance").
Les recommandations avancées sont les suivantes :

- Respecter autant que possible le choix des résidents ;

- Maintenir un environnement olfactif agréable ;

- Favoriser un environnement sonore signifiant ;

- Faire sortir les résidents en extérieur au moins une demi-heure par semaine ;

- Respecter autant que possible la liberté de circuler de chacun ;

- Limiter à douze heures maximum le délai entre le repas du soir et le petit déjeuner ;

- En cas d'appel, annoncer un délai et le respecter ;

- Définir un temps minimal pour la toilette ;

- Évaluer régulièrement le degré de satisfaction des familles et des résidents ;

- Désigner un professionnel référent pour chaque résident, chargé du recueil des plaintes, de
leur transmission et de leur suivi.